CRÉATION DE SCULPTURES-LIVRES GÉANTES

Ces sculptures-livres géantes seront réalisées pour l’essentiel avec du matériau livres, de la fibre de cellulose donc. Dans l’état actuel des choses, nous associons du sable et de la chaux à la fibre de cellulose. Des recherches sont en cours : voir ci-dessous.

Esthétique et écologie trament l’ensemble du projet.

Ces sculptures-livres seront articulées avec des sites patrimoniaux de Saint-Brieuc et des Côtes d’Armor qui condensent de la valeur symbolique, ouvrent sur la mer, sur l’in-fini. Trois sites ont été suggérés : la Tour de  Cesson, La Villa Rohannec’h et la vallée de Gouëdic.

Pour réaliser les sculptures-livres et les articuler avec les sites, des recherches sont engagées avec des spécialistes et des artistes.
Les sculptures-livres sont sculptées avec des briques identifiées chargées de sens et de légende : briques Camus, Malraux, Duras, Guilloux, Jarry etc… Ces briques d’auteurs classiques soutiennent et projettent dans le ciel les livres des écrivains créateurs de futurs. 

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Les premiers pas. Début du processus de fabrication des briques-livres, des sculptures-livres.
Des centaines de milliers de livres sont jetés chaque mois en France dans la benne à ordure et traités comme des déchets.

Le livre est devenu un déchet envahissant, un déchet qui nous regarde: que faites-vous de moi?

Très sensibles à l’économie circulaire, les membres du Waste Lab se posent depuis des mois la question: comment cette noble matière pourrait-elle entrer dans un nouveau cycle artistique ?

La sculpture-livre est sculptée dans la littérature. La matière dont elle est sculptée, c’est la littérature. Elle est composée de livres qui racontent la vie, qui racontent le monde. Elle accueille des livres qui donnent figure à ce qui vient, qui profilent l’humain à venir, qui dessinent son paysage.

Le matériau livre.

Comment transformer le matériau livres en matériau sculptable?

Les échanges avec ID Composite – Réunion du 20 juillet 2020
Lors de la réunion du 20 juillet 2020 à l’IUT de Saint-Brieuc, Arnaud Le Guilloux (Retrilog- EAO) précise que les livres hors d’usage sont utilisés en Amérique du Nord pour la construction de maisons. Dans ce cas la fibre de papier est associée à de la chaux et du sable.
Charles Ménage, chargé de projets au sein de l’IUT et du Zoopôle, pose cette question : quelle est la carte d’identité du matériau que nous souhaitons? Pour transformer la pâte à papier (la fibre de cellulose) en matière sculptable, il faut au moins de la fibre et un liant.
La notion de carte d’identité du matériau ne se réduit pas dans ce projet à une question technique. La matière constitutive des sculptures est le papier et la littérature. Ces livres sont des livres écrits par des écrivain.e.s. La source de l’énergie singulière et créatrice de ces sculptures ce sont ces écrivain.e.s. Ces sculptures condensent de la pensée, de la mémoire, de l’art. Certains diront qu’elles ont une âme, d’autres qu’elles ont un inconscient.

Notre désir est d’inscrire la littérature dans la chair même des sculptures.

La brique-livre

Proposition d’un premier protocole expérimental par l’ingénieur-chercheur: la fabrication de briques à partir de la matière-livre. Transformer les pages de livres en briques de différentes tailles lui semble accessible. Obtenir une masse sculptée de plusieurs tonnes qui aurait la propriété d’un bloc de marbre ou de granit lui paraît très difficile.

Perspective: l’élaboration de sculptures à partir de briques-livre. L’érection de structures-sculptures très contemporaines. 

J’insiste sur l’identité littéraire des briques-livres. Je propose que chaque brique-livre soit fabriquée à partir des livres d’un écrivain ou d’une écrivaine identifié.e : des briques Honoré de Balzac, des briques Émile Zola, des briques Marguerite Duras, des briques JMG Le Clézio, des briques Louis Guilloux, des briques Alfred Jarry… Chaque brique doit pouvoir diffuser de la légende, du mythe, susciter de l’interprétation, générer du texte.

Des livres sont fournis par Retrolog le 22 juillet. Une première expérience de fabrication de brique-livres est menée par ID composite fin juillet. 

Roland Jean Fichet (juillet 2020)

Message de Charles Ménage du 19 octobre 2020

«N’ayant pas réussi trouver de moule métallique correspondant à notre besoin, nous avons donc testé différentes mises en oeuvre sur un livre brut. L’objectif étant de garder le format «brique» qui effectivement offrirait le plus de débouchés et simplifierait le développement.
Les essais n’ont pas été concluants, je m’explique. Afin d’être cohérent, nous devons utiliser un matrice naturelle, et la plupart d’entre elles seront majoritairement à base d’eau. La mise en oeuvre se fera, à priori, en température pour faire réagir les éléments  (fibre, papier, matrice) entre eux et également pour évacuer l’humidité résiduelle. Cette dernière étape demande de la mise au point afin de ne pas assécher le matériau, et donc le rendre fragile, et optimiser la phase de chauffage.
Nos conclusions sont que pour homogénéiser cette étape et obtenir un résultat compact et équilibré (ratio fibre/matrice) un moule métallique sera nécessaire. En effet, bien conçu, avec l’intégration d’évents entre autre, il permettra d’évacuer l’humidité au fur et à mesure du chauffage et répartir la chaleur sur l’ensemble de notre substrat.
Le substrat, après étude biblio, devra se présenter sous forme de confettis de livres, préalablement malaxés avec un matrice naturelle et suivant un dosage qui sera à définir, à équilibrer. Le but étant d’obtenir un mélange homogène qui sera mis en température et  sous presse.
Ci-dessous un lien qui présente le principe de ce process:

Ici, le moule est de grande taille et leur substrat est issu de la décomposition du papier dans l’eau. J’ai fait le test. Un livre est plongé depuis 2 mois dans de l’eau (chaude au départ). La décomposition n’est absolument pas suffisante, et l’eau absorbée va générer un temps de séchage trop important. D’où le principe d’un mélange avec une matrice et un apport de chaleur lors du moulage.Enfin, sachez que sur la colle naturelle (matrice) utilisée, nous sommes plutôt satisfaits, car la «boule» que vous voyez sur la photo, qui a été seulement compactée à la main et qui sèche depuis un mois sur mon bureau (après un passage en étuve) est très compacte et dure ce qui laisse augurer de bons résultats mécaniques.

Je me tiens à votre disposition pour répondre à vos questions sur ces premiers éléments et sur une poursuite éventuelle de ce projet.»