Wadaah Saad

Interprétations

On passe à autre chose

Bonjour Roland,

J’ai beaucoup ri en lisant On passe à autre chose. C’est intéressant cette vision que la littérature et le théâtre devront céder la place au care, déployé en toutes sortes de thérapies. Ça ne me serait pas venu à l’esprit, mais à la réflexion, je trouve qu’il y a quelque chose de juste dans ce futur fait de repli sur soi : guérir l’Humain de ses failles, c’est bien une des tentations contemporaines. J’ai d’ailleurs un sentiment mitigé à l’égard de l’anthroposophie de Steiner à cause de ça : comme c’est totalisant comme pensée, que ça se déploie sur tous les plans de l’expérience humaine, du cosmique au microscopique, ça peut vite tourner à la résolution de tous les problèmes humains par une thérapie globalisante. Alors que l’Humain est fait de failles, de déséquilibres… 

C’est intéressant ce que tu soulèves aussi parce qu’on chasse l’art mais il revient sous forme d’arthérapie, de fiction-thérapie et même de dark-thérapie. Impossible de se défaire de l’élan artistique qui est le contraire de la résolution.

Ça doit être jouissif pour un metteur en scène de s’atteler à ton texte comme une farce grinçante, dans la veine de Jarry. Des images et des sourires me venaient en le lisant rythmées par les « Et poc!»